Notes : | Robert de Poitiers du Buisson passa son enfance et sa jeunesse avec sa famille en Nouvelle-Angleterre où, selon toute vraisemblance, il apprit l'anglais et le hollandais. Ses parents revinrent en Nouvelle-France vers 1699 et s'établirent à Montréal; son père y fut organiste à l'église Notre-Dame pendant quelques années. C'est dans cette ville que Robert fut engagé par la couronne en 1703; il devint commis au bureau de la Marine en 1707 et contrôleur des magasins du roi en 1719. Il servit également d'interprète à quelques reprises. Le 10 mars 1722, de Poitiers du Buisson fut nommé subdélégué de l'intendant de la Nouvelle-France à l'Ile St-Jean avec pouvoir de juger des causes civiles et criminelles. L'île était encore la possession du comte de Saint-Pierre, et Dubuisson avait été nommé pour essayer d'enrayer les conflits juridiques complexes qu'avaient soulevés Michel Daccarette, père, et d'autres, en tentant de briser le monopole que Saint-Pierre exerçait sur l'industrie de la pêche. L'exclusivité des droits de pêche dont jouissait Saint-Pierre fut révoquée en 1725 et Jacques d'Espiet de Pensens, capitaine dans les troupes de la Marine à Louisbourg, Ile Royale (Ile du Cap-Breton), arriva l'année suivante pour prendre possession de l'île, qui allait dès lors être administrée de Louisbourg. Du Buisson était apparamment retourné au Canada, mais, à l'automne 1726, on le retrouve sur l'Île Saint-Jean où, selon le gouverneur de l'île Royale, Saint-Ovide, sa présence est requise pour régler une "infinité d'affaires" telle qu'il s'en produisait régulièrement à la fin de chaque saison de pêche. Saint-Ovide le considérait comme "un très honnête homme qui s'acquitte fort judicieusement de l'emploi dont il est chargé". En 1728, Jacques-Ange le Normand de Mézy inscrivit dans son relevé des dépenses la somme de 600$ pour du Buisson, qu'il qualifiait d'homme de mérite et de naissance. À partir de cette date, du Buisson servit également comme garde-magasin du roi sur l'Ile. Il maintint ce poste jusqu'à sa mort. Du Buisson, en 1718, se plaignait que son salaire ne suffisait pas à couvrir ses dépenses; il demanda une augmentation et sollicita le poste d'écrivain principal du roi ainsi que la permission de retourner au Canada, mais toutes ses demandes furent rejetées.
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